
Dans le village Goddo, comme dans toutes les localités environnantes, si les hommes prennent souvent quatre ou cinq femmes, ce sont elles qui prennent seules en charge le foyer tandis que les hommes préfèrent boire du vin de palme ou jouer aux dames. Ce phénomène prend de l’ampleur ces dernières années, ce qui inquiète des acteurs des droits de l’homme.
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De notre correspondant de retour de Kaga-Bandoro,
L’air fébrile, Mireille revient du marigot avec son bébé au dos et un bidon de 25 litres d’eau sur la tête. Après avoir rempli les jarres, elle sort un mortier et se met à piler des feuilles de manioc pour préparer le repas du jour. « Le marigot se trouve à trois kilomètres du village. Je fais des allers-retours depuis le matin pour remplir nos jarres. J’ai cinq enfants dont l’âge varie de 1 à 10 ans et je suis actuellement enceinte de sept mois. Je fais à moi seule tous les travaux ménagers de la maison », fait-elle savoir.
Sa voisine Ruth revient du champ avec un pousse-pousse contenant des sacs de tapiocas, de maïs, d’arachides et des fagots de bois. Âgée de 25 ans, la jeune femme transpire dans un t-shirt noir. Elle rattache son pagne déchiré. Elle ne porte pas de chaussures. « Mon champ est à 10 kilomètres dans la forêt. Les pistes sont impraticables avec des trous profonds, des mares. Il y a des collines. Je dois vendre ces marchandises pour m’occuper de mes neuf enfants et prendre en charge mon mari. »
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Pendant que les femmes se battent, les hommes, eux, partagent le vin de palme autour d’un jeu de dames. « J’ai quatre femmes, explique Francis, le mari de Mireille Chacune d’elles a un champ. Chaque année, pendant la période de semis, je m’arrange pour cultiver deux hectares sur chacun de ces champs. Après cela, elles ont la responsabilité d’entretenir ces champs jusqu’à la récolte. Elles vont commercialiser ces produits pour s’occuper de la famille. »
Si les femmes refusent de se soumettre, elles sont menacées, battues ou renvoyées de la maison par leur époux. L’ONG Droit pour tous veut changer les choses. « Nous faisons des sensibilisations de masse et des porte-à-porte pour enseigner aux hommes l’importance des droits de l’homme et le respect de l’autre. Certains comprennent l’enjeu, mais d’autres sont résistants, constate Josiane Makala, coordonnatrice de l’ONG. La lutte continue, mais en cas de besoin, nous allons recourir aux appareils répressifs de l’État qui se trouvent dans les grandes villes. »
Entre 2022 et 2024, selon les chiffres présentés par l’ONG Droit pour tous, au moins 11 500 femmes ont été violentées dans la Nana-Gribizi. L’agression physique conjugale représente un quart de ces violences.
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